Mais essayez d’imaginer un monde où le jour commence exactement avec le lever du soleil et finit avec son coucher ; un monde où les heures du jour, toujours au nombre de douze, n’avaient pas la même longueur en été et en hiver ; où l’on avait pour seul repère, le jour, l’ombre d’une colline ou d’une baguette sur un cadran solaire. La nuit, les levers héliaques des constellations permettaient de déterminer la date du jour : les paysans programmaient leurs semailles, les navigateurs décidaient du moment de leur départ.
Andromède, Hercule, Orion, Pégase ou Cassiopée… Le ciel nocturne constitue ainsi le panthéon céleste de personnages et d’animaux mythiques dont les noms nous sont plus ou moins énigmatiques. Ces regroupements d’étoiles aussi anciens que les premiers hommes font partie de notre paysage nocturne quotidien autant que de nos croyances les plus répandues.
La catastérisation – métamorphose d’un être en constellation ou en étoile – introduit l’indispensable besoin d’ordre, de repère et de raison. Les êtres qui peuplent ces espaces infinis sont pour la plupart des héros ou des animaux célèbres dans la mythologie. Mais dans ce théâtre cosmique, chacun de ces personnages est animé et tous sont liés les uns aux autres par les légendes et les exploits qu’ils rejouent pour nous au fil des saisons. Tour à tour, le ciel nous contera les exploits d’Hercule et les célèbres monstres qu’il combattit, le chasseur Orion poursuivi par le Scorpion, la tragédie d’Andromède ou encore les multiples travestissements de Zeus sous lesquels il féconda ses conquêtes.
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