“Jorge Luis Borgès est l’un des dix, peut-être des cinq auteurs modernes qu’il faut avoir lus”, disait Claude Mauriac. “Surtout quand on est astronome” pourrait-on ajouter.
Borgès joue avec l’espace, Borgès joue avec le temps, parfois séparément, inventant des univers avec d’autres lois physiques, poussant les logiques jusqu’au vertige et jusqu’aux infinis.
Alors, son recueil de “Ficciones”, de la science-fiction ? Peut-être plutôt des anticipations, que l’on retrouvera dans les théories scientifiques quelques décennies après ses écrits. Il serait ainsi l’inspirateur de l’Univers chiffonné, de Luminet, des multivers d’Hugh Everett, et l’on peut voir dans le monde absurde de Tlön des approches quantiques.
Directeur de la bibliothèque de Buenos-Aires, son érudition incommensurable l’ont rendu presque omniscient. Il voyait ainsi l’Univers comme une gigantesque bibliothèque pleine de savoirs. Pour les 30 ans de sa disparition, nous essaierons de décoder ce qui a transfusé de son monde dans le nôtre (à l’image de Tlön) : des théories scientifiques, l’hypertexte, jusqu’à des références dans la littérature d’Umberto Eco (“Le nom de la Rose”) et très récemment dans “Interstellar”
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