Le 23 février 1987, les observatoires spécialisés détectent 24 neutrinos en 13 secondes, là où il faut parfois une semaine pour en détecter un seul. 3 heures plus tard, un flux lumineux inattendu arrive d’une étoile située dans le Grand Nuage de Magellan, petite galaxie proche de la Voie Lactée. Cette étoile vient de signer sa mort en explosant. Elle deviendra visible à l’œil nu pendant des mois avant de s’affadir inévitablement, perdue dans le vide cosmique. Depuis, à cet endroit, les grands télescopes scrutent son dernier souffle, une bulle en expansion, et analysent son évolution en trente ans.
Cette supernova, SN 1987 A, est la première a avoir été observée au télescope et est l’un des objets les plus étudiés de l’astrophysique moderne. Son trentième anniversaire est l’occasion de voir ce qu’on a tiré de ces observations dans la compréhension de la mort des étoiles.
Ce sera l’occasion aussi de revenir sur les supernovas « historiques », celles qui ont changé notre compréhension du monde. Celle de 1054, observée par les chinois, dont on voit le rémanent encore aujourd’hui, ou celles de Tycho Brahé et Kepler, en 1572 et 1604, qui mirent fin au mythe philosophique d’un ciel des étoiles fixes, parfait et immuable.
Et puis on abordera une énigme : si l’on estime qu’une étoile explose en supernova à chaque siècle dans notre galaxie, pourquoi n’en a-t-on pas vu depuis 400 ans ?
Alors on attend la prochaine, on guette les candidates, et chaque astronome amateur rêve de voir une étoile mourir dans un feu d’artifice de photons, de neutrinos, voire d’onde gravitationnelle, avant sa propre mort. Quelle sera-t-elle ? Betelgeuse, Antarès ? Que verra-t-on ? Et comment le prévoir ?
Crédit photo Eso/L. Calçada
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