Elle sera animée par Samuel Challéat.
Téléchargez l'affichette, et diffusez la !Ce qu’un individu ou une société pense, de façon autonome, comme étant un dommage – qu’il soit risque, gêne, nuisance ou pollution – n’est pas chose préétablie, mais chose construite ; en regard émerge la positivité de certains biens. Le renversement qui s’opère actuellement quant aux considérations de la lumière artificielle, la faisant passer du statut quasi exclusif – et encore bien présent – de progrès technologique à celui d’une source de nuisances et de pollutions, nous offre l’occasion d’analyser in vivo les processus cognitifs à l’œuvre dans ces transformations.
Là où astronomes amateurs et professionnels construisent, depuis les années 1970, la perception d’une nouvelle nuisance affectant la vision du ciel étoilé, écologues et médecins construisent désormais un champ de savoir tout aussi nouveau, celui de la lumière artificielle comme polluant. En retour, au fur et à mesure des émergences individuelles et sociétales de ces différentes façons de penser les dommages de la lumière artificielle, c’est bien la nuit – et avec elle le nocturne, le noir – qui s’affirme comme un bien environnemental intrinsèquement porteur de positivité.
Au moment où – pour la première fois dans l’histoire du droit français – le législateur questionne la toute puissante positivité de la lumière artificielle, cette conférence se propose d’analyser les mécanismes de la fabrique de la nuit comme objet environnemental positif d’une part, et, d’autre part, des conflits liés à cette pensée en formation.