Un pauvre flocon fondu ! Nous nous demandions ce qu'allait devenir la comète ISON après son passage extrêmement proche du Soleil le 28 novembre dernier. Nous avons la réponse... Pffuuiitt ! Retour sur une Grande Comète, au moins par le suspens qu'elle nous aura fait vivre. 

 

 

Une Grande Comète ?

Déciuverte fin 2012, ISOn avait des caractéristiques qui laissait supposer qu'elle pouvait devenir une Grande Comète.

Qu'est-ce qu'une Grande Comète ? Historiquement, c'est une comète que l'on peut voir même en plein jour. On peut citer celles de 1680, 1811, 1843, 1965, 2007. Toutes sont passées très près du Soleil. Et toutes venaient du fin fond du Système Solaire (nuage de Oort), où une légère perturbation suffit à les faire « tomber » vers le Soleil, avec une trajectoire quasi-parabolique. Elles ont un diamètre suffisamment élevé et une cohésion assez forte pour survivre à leur passage près du Soleil et produire une luminosité importante et une queue spectaculaire qui les rendent particulièrement remarquables et remarquées. On les appelle des comètes rasantes (sungrazers en anglais)

 

Ison avait une excentricité de 1,0000017 (la parabole a une excentricité de 1), un périhélie (distance minimale au Soleil) de 0,012443 unités astronomiques. Au plus près du Soleil, elle est donc passée à 1,5 rayon solaire de sa surface (soit 1,1 million de km ou 1,8 million de km de son centre). Elle avait des caractéristiques orbitales proches de celles de la Grande Comète de 1680.

 

On s'attendait donc à la voir en plein jour dès le 28 novembre, date de son passage au périhélie, mais que nenni !

 

Que s'est-il passé le 28 novembre ?

Durant toute la journée, on l'a guettée, d'abord à l'observatoire, à l'oeil nu et aux jumelles, en vain. D'ailleurs personne dans le monde n'a réussi à l'observer. Tous les amateurs se sont donc précipités sur les images retransmises en "direct" par les satellites d'observation du Soleil (SOHO et STEREO).

 

Après avoir enfin passé les magnitudes négatives, quelques heures avant le périhélie, sa luminosité a soudain chuté jusqu'à ce qu'elle disparaisse, avant de réapparaître tout aussi soudainement, quelques heures plus tard. Le sursaut n'a duré que quelques heures puis elle s'est irrémédiablement affaiblie, pour ne plus apparaitre sur les images que comme un petit cocon flou... puis plus rien du tout !

 

Elle n'aura donc pas supporté son passage si près du Soleil. Les images de SOHO et STEREO montrent en effet comment elle a été vaporisée dans le vent solaire. La NASA estime que la taille de son noyau était de moins d'un kilomètre, une taille trop petite pour qu'elle survive.

 

 

 

28-11-13COR2A

 

 

 

 

 

Portrait de C/2012 S1 ISON

Orbite quasi parabolique (non périodique)
1er passage, provenance du nuage d’Oort
e = 1,0000017

Périhélie le 28/11/2013 à 1 860 000 km du Soleil
(1 160 000 km de la surface)

Inclinaison : 62° par rapport à l’orbite de la Terre

Visualiser sa trajectoire : http://www.solarsystemscope.com/ison/

Taille du noyau : 5 km

Découverte : le 21 09 2012
Par Vitaly Nevsky, Artyom Novichonok
ISON (telescope de 400 mm) à Kislovodsk (Russie)