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l'art du flat

Publié : sam. 6 déc. 2014 10:16
par Claude-Rene Broutard
Bonjour,
A la suite d'une de nos réunions imagerie et en suivant les idées de Philippe, je suis allé chez " Le coin des arts" sur la place des halles de Dijon. Je m'y suis procuré un panneau de "carton plume" noir en 3 mm. (4,75 € quand même!)
J'y ai découpé au cutter un tore correspondant aux dimensions de mon petit ETX 125. Après quelques essais, j'y ai rajouté 4 feuilles calque. J'ai fait des photos (0,5" en 100 ISO) en éclairant avec un flash de façon manuelle; c'est à dire en déclenchant d'une main l'APN et de l'autre le flash. C'est un peu sport car il ne faut pas se rater dans le synchronisme. Existe-t-il un moyen de relier un flash muni de son sabot de liaison avec l'APN avec l'appareil photo lorsque ceux-ci sont séparés?
Voir la photo prise.
J'espère que ma question vous a PLU :drapeau
Claude-René

Re: l'art du flat

Publié : sam. 6 déc. 2014 22:17
par Roger Pieri
Salut Claude-René,

Bien les moyens de synchroniser un flash à distance sont classiques, liaison filaire de la griffe de l'APN au sabot du flash ou déclenchement de l'esclave par le primaire (ou IR ?) par une cellule photovoltaïque. Mais c'est très dépendant des modèles, des marques... Il faut voir ce que disent les docs de l'APN et du flash. Mais avec la sensibilité des APNs actuels je n'utilise plus de flash depuis des années...

Mais pourquoi utiliser un flash ? Normalement, avec un diffuseur à la pupille, on utilise une lampe halogène à quelques mètres, sur l'axe. C'est tout de même plus commode et le spectre permet d'avoir un meilleur équilibre des SNR des canaux RVB (le R étant bien moins sensible et plus critique dans l'image astro).

Autre point, je n'aime pas bien les calques comme diffuseur, je préfère un papier photo mat, assez épais, de grain très fin. Je crains que les calques ne soient pas bien "Lambertiens". Un diffuseur au niveau pupille n'adresse pas les pixels par la position d'un point source mais par un angle d'émission de lumière sur l'ensemble de sa surface. Chaque pixel correspond à un angle particulier ( et tout le reste est de la lumière parasite ! énorme ! un gros problème avec certains instruments )

Peut-être comme source de lumière extérieure ? Mais tu peux très bien faire un flat chez toi à l'avance ou après, ça ne pose pas de vrai problème, en particulier avec un ETX125 (c'est pas forcément le cas avec un Newton F4 !). L'ETX125 a un vignettage très faible sur format APS-C (mais il ne passe pas le 24x36), c'est à peu près 9% (RAW) dans les coins par rapport au centre, ce qui est très peu en APS-C (23x15 mm). Il n'y a pas d'effet de vignettage bizarre, c'est très propre et très stable, reproductible (c'est du Mak ! ). Par ailleurs le Mak ne doit pas être trop affecté par le problème de lumière diffuse dû au diffuseur au niveau pupille (au lieu du plan objet, donc infini), pour d'autres instruments c'est un gros problème.

Pour l'imagerie, les flats au crépuscule au zénith (matin ou soir) sont fortement recommandés. En fait on est dans les mêmes conditions optiques que le fond du ciel de l'image astro et c'est essentiel pour faire une bonne soustraction de ce fond de ciel au traitement. Le reste n'est pas critique.
En photomètrie et en spectro c'est une toute autre histoire ! Dans certains cas les flats c' est un désastre, problème non-résolu à ce jour.

Bon Ciel !

Roger

Re: l'art du flat

Publié : lun. 8 déc. 2014 09:05
par Claude-Rene Broutard
Merci pour vos conseils (particulièrement argumentés pour Roger).
Tu parles de lampe halogène mais j'ai envie d'essayer une frontale. c'est peut-être un peu faible.
Ais je bien compris lorsque tu dis que les flats pour un Mak peuvent être fait une fois pour toutes ?
Cordialement,
Claude-René

Re: l'art du flat

Publié : lun. 8 déc. 2014 20:30
par Roger Pieri
Oui la frontale ça risque de demander des poses trop longues (il faut une vingtaine d'images). Avec une halogène 1000 lm j'ai environ 2 secondes de pose pour atteindre 10000 ADU à 100 ISO. De plus les LED émettent d'une manière très non-uniforme qui peut poser problème. Quand on réalise des boites à flat avec des LED il faut une double diffusion en cascade pour éviter les problèmes.

Le flat doit traiter trois problèmes différents:
- le vignettage de l'optique (bien stable pour le Mak type 1),
- les différences de sensibilité de pixel à pixel du capteur,
- les poussières.
Les différences de sensibilité de pixel à pixel forment un bruit fixe (de l'ordre de +/-0.5%) qu'il vaut mieux éliminer, même faible il peut poser problème après une soustraction de fond de ciel. Il est inhérent au capteur et stable mais peut évoluer au fil des mois avec le vieillissement du capteur.
Les poussières ne sont pas trop un problème à F4, l'emprunte ne peut guère dépasser 0.5% dans le cas d'un APN (filtre IR devant le capteur à 3.5 mm) mais le Mak c'est F15 ! Dans ce cas c'est bien plus critique, la profondeur peut atteindre 8~10 %. Donc méfiance. Il faut prendre des précautions pour ne pas favoriser l'introduction de poussières dans l'APN, le laisser ouvert, il existe des filtres clairs qu'on place dans certaines bagues T2 (Baader). On peut aussi apprendre (c'est aussi un art ! ) à nettoyer le filtre IR avec des swabs vendus par les spécialistes photo ( ex: Photim.com).

Donc pour ces diverses raisons on est amené à refaire les flats à une périodicité dépendant des équipements. Certains font un flat unique lors de l'observation, pour vérification, si un problème apparaît ils refont le master-flat peu après.

Bon Ciel !

Roger