Sur la tête d'ISON !
Publié : 10 oct. 2013 19:01
Au weekend astro, je vous parlais de l'article d'I. Ferrin, que je trouvais bizarre. Guillaume Cannat me semble avoir bien résumé la situation :
http://www.leguideduciel.net/lgdc/lgdctextes/lgdc78.php
Le débat sur la mort imminente d'ISON se poursuit. Si aucun scientifique ne met en doute le risque élevé d'une dislocation du noyau lors du passage au plus près du Soleil, les avis sont partagés sur la désintégration imminente annoncée par Ignacio Ferrin. Celui-ci est de plus en plus catégorique et vient de placer ISON en « alerte orange » sur son site. C’est une procédure assez étonnante, qui donne l’impression de faire dans le sensationnalisme pour attirer l’attention des médias. D’autant plus que nombre de chercheurs mettent en avant le comportement actuel de la comète et son augmentation régulière d'activité qui correspond pratiquement à ce qui était attendu et ne semble en rien caractériser un noyau sur le point de se fragmenter.
Zdenek Sekanina, du Jet Propulsion Laboratory, l’un des meilleurs spécialistes mondiaux des comètes, vient d’ailleurs de soumettre un papier (arXiv) dans lequel il compare le comportement d’ISON à celui d’une autre comète provenant directement du Nuage d’Oort, C/1962 C1 (Seki-Lines). Il souligne notamment que, pour l’heure, l’évolution d’ISON est très proche de celle de C/1962 C1, qui avait résisté à son survol solaire à 0,0314 ua (0,0124 ua pour ISON). Il souligne également l’importance des mesures astrométriques très précises d’ISON qui permettront de suivre l’évolution de ses paramètres orbitaux et de révéler une éventuelle perte de masse importante liée à une dislocation du noyau. Je trouve passionnant de pouvoir suivre, pratiquement au jour le jour, l’évolution de notre compréhension des comètes ; en cela, ISON est d’ores et déjà une grande comète !
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Voilà déjà quelques mois que l’astronome colombien Ignacio Ferrin fait entendre une voix discordante sur l’avenir de la comète ISON. Il vient encore de marquer sa différence en publiant sur le web un texte annonçant la désintégration imminente du noyau de cette comète.
Il s’appuie sur le comportement du dégazage, qui est passé par un long plateau au printemps, et sur les mesures actuelles de son éclat qui, jusqu’à présent, montraient que ISON semblait moins active et brillante que prévu. En comparant ce comportement avec celui de deux autres comètes, C/1996 Q1 Tabur et C/2002 O4 Hönig, qui se sont désintégrées vers 1 ua du Soleil, il annonce, sans aucun doute, qu’ISON a 100 % de chance de se désintégrer rapidement.
Je ne suis pas qualifié pour valider ou non son interprétation, mais la science cométaire est une science en marche et il est bon que des chercheurs se posent des questions, proposent des hypothèses et fassent des prédictions, même si elles apparaissent à contre-courant. Les 3 ou 4 semaines qui viennent nous donneront une réponse qui permettra de mesurer la pertinence de son travail.
Naturellement, l’annonce d’Ignacio Ferrin ne concerne pas la période du périhélie, mais bien une désintégration très précoce, en gros à la distance de la Terre au Soleil, soit 1 unité astronomique, distance du Soleil à laquelle se trouvera ISON début novembre.
Je remarque simplement que, à présent qu’ISON apparaît sur un ciel de plus en plus noir, au-dessus de la zone la plus brillante de la lumière zodiacale et débarrassé de l’éclat lunaire, les mesures de son éclat apparent tendent à se rapprocher de plus en plus des prévisions : alors qu’il y avait jusqu’à 2 magnitudes d’écart il y a quelques semaines, il y a moins de 0,5 magnitude de différence ces deux derniers jours pour les mesures réalisées par des observateurs reconnus. Les choses ne sont donc peut-être pas aussi mal engagées que le pense Ignacio Ferrin…
http://www.leguideduciel.net/lgdc/lgdctextes/lgdc78.php
Le débat sur la mort imminente d'ISON se poursuit. Si aucun scientifique ne met en doute le risque élevé d'une dislocation du noyau lors du passage au plus près du Soleil, les avis sont partagés sur la désintégration imminente annoncée par Ignacio Ferrin. Celui-ci est de plus en plus catégorique et vient de placer ISON en « alerte orange » sur son site. C’est une procédure assez étonnante, qui donne l’impression de faire dans le sensationnalisme pour attirer l’attention des médias. D’autant plus que nombre de chercheurs mettent en avant le comportement actuel de la comète et son augmentation régulière d'activité qui correspond pratiquement à ce qui était attendu et ne semble en rien caractériser un noyau sur le point de se fragmenter.
Zdenek Sekanina, du Jet Propulsion Laboratory, l’un des meilleurs spécialistes mondiaux des comètes, vient d’ailleurs de soumettre un papier (arXiv) dans lequel il compare le comportement d’ISON à celui d’une autre comète provenant directement du Nuage d’Oort, C/1962 C1 (Seki-Lines). Il souligne notamment que, pour l’heure, l’évolution d’ISON est très proche de celle de C/1962 C1, qui avait résisté à son survol solaire à 0,0314 ua (0,0124 ua pour ISON). Il souligne également l’importance des mesures astrométriques très précises d’ISON qui permettront de suivre l’évolution de ses paramètres orbitaux et de révéler une éventuelle perte de masse importante liée à une dislocation du noyau. Je trouve passionnant de pouvoir suivre, pratiquement au jour le jour, l’évolution de notre compréhension des comètes ; en cela, ISON est d’ores et déjà une grande comète !
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Voilà déjà quelques mois que l’astronome colombien Ignacio Ferrin fait entendre une voix discordante sur l’avenir de la comète ISON. Il vient encore de marquer sa différence en publiant sur le web un texte annonçant la désintégration imminente du noyau de cette comète.
Il s’appuie sur le comportement du dégazage, qui est passé par un long plateau au printemps, et sur les mesures actuelles de son éclat qui, jusqu’à présent, montraient que ISON semblait moins active et brillante que prévu. En comparant ce comportement avec celui de deux autres comètes, C/1996 Q1 Tabur et C/2002 O4 Hönig, qui se sont désintégrées vers 1 ua du Soleil, il annonce, sans aucun doute, qu’ISON a 100 % de chance de se désintégrer rapidement.
Je ne suis pas qualifié pour valider ou non son interprétation, mais la science cométaire est une science en marche et il est bon que des chercheurs se posent des questions, proposent des hypothèses et fassent des prédictions, même si elles apparaissent à contre-courant. Les 3 ou 4 semaines qui viennent nous donneront une réponse qui permettra de mesurer la pertinence de son travail.
Naturellement, l’annonce d’Ignacio Ferrin ne concerne pas la période du périhélie, mais bien une désintégration très précoce, en gros à la distance de la Terre au Soleil, soit 1 unité astronomique, distance du Soleil à laquelle se trouvera ISON début novembre.
Je remarque simplement que, à présent qu’ISON apparaît sur un ciel de plus en plus noir, au-dessus de la zone la plus brillante de la lumière zodiacale et débarrassé de l’éclat lunaire, les mesures de son éclat apparent tendent à se rapprocher de plus en plus des prévisions : alors qu’il y avait jusqu’à 2 magnitudes d’écart il y a quelques semaines, il y a moins de 0,5 magnitude de différence ces deux derniers jours pour les mesures réalisées par des observateurs reconnus. Les choses ne sont donc peut-être pas aussi mal engagées que le pense Ignacio Ferrin…