Métaphysique ?
Publié : 10 avr. 2011 11:52
Cher Amis,
Très choqué par la réponse d'un lecteur de Ciel & Espace, Christian Magnan - accessoirement astrophysicien et professeur au Collège de France -, je me permets de vous la soumettre pour connaître votre avis sur cette réaction :
« Non, les conclusions de la science ne sont pas révocables » : quid des jugements synthétiques a priori comme mode d'accumulation de base de la connaissance en physique ? Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes bien dans des domaines qui se basent sur l'Empirisme, donc sur les intuitions sensibles (cf. nos discussions sur la théorie des cordes et les scientifiques qui auraient besoin de trouver une particule de Graviton pour définitivement avancer dans le bon sens sur ce point) ?
Quel manque de profondeur historique... et non erreurs passées en astrophysique et ailleurs ? Oubliées ? tout cela est bien triste.
A mon humble avis, c'est bien en sortant la Science du Croire qu'on gagnera quelque chose en terme de connaissance, de profondeur... et non l'inverse.
ps: je précise que je ne suis PAS philosophe.
Très choqué par la réponse d'un lecteur de Ciel & Espace, Christian Magnan - accessoirement astrophysicien et professeur au Collège de France -, je me permets de vous la soumettre pour connaître votre avis sur cette réaction :
J'attends vos réactions, mais autant vous dire que je trouve ce texte d'une prétention sans borne, d'un idéalisme qui confine à la naïveté (cf. la dernière phrase, qui me rappelle certains sketchs de Coluche ou de Timsit), d'une méconnaissance littéralement indigne du Collège de France. L'homme d'ailleurs emprunte - sans le vouloir - un vocabulaire issu de la théologie : "croire", "vérité", "pas révocable"... tout le monde remarquera que pour ce lecteur, la science est littéralement une religion. Autant dire que dans ces conditions, il est pour le moins étrange de faire un procès à la philosophie, souvent beaucoup plus rationaliste, critique (donc scientifique)... et surtout qui ne prétends pas – elle - diffuser la « vérité ». Avec un texte de ce gabarit, nous sommes bel et bien dans le domaine du « croire » !!! A 100%. Il est aussi très net que l'auteur ignore tout de Thomas Khun, de Michel Foucault ou encore de Kant – ou alors, seconde possibilité, il fait semblant - : deux attitudes, dans un cas comme dans l'autre, définitivement indigne d'un homme sensé se placer très haut dans la hiérarchie universitaire.C'est en la science qu'il faut croire !
« Astrophysicien rationaliste, je suis en opposition frontale avec la défense de la recherche métaphysique par Jean-François Robredo en conclusion de sa série d'articles sur Georges Lemaître. Non, les conclusions de la science ne sont pas révocables. La terre tourne autour du Soleil, lequel appartient à une galaxie contenant une centaine de milliards d'étoiles parmi des centaines de milliards d'autres situées à des dizaines de milliards d'années-lumière. L'Univers est en expansion, ce qui implique qu'il est issu d'une phase hypercondensée. Ces faits sont définitivement acquis en on ne peut pas les ignorer : la philosophie et la métaphysique doivent donc se soumettre à la science. Il serait aberrant par exemple d'interroger le monde en se plaçant dans l'hypothèse géocentrique. J'estime ensuite que nos penseurs sont très prétentieux de croire qu'ils vont trouver la vérité là où des milliers de personnes sur des milliers d'années n'ont pas avancé d'un millième de pouce sur la question. La science nous apprend que notre Univers est totalement inhospitalier et absolument « inutile » pour l'espère humaine. Face à cette absurdité, et à la stérilité de nos efforts pour y répondre, la seule attitude de raison est d'accepter ceci : l'être humain est à jamais incapable de comprendre ce qu'il fait là. Le jour où nos chers philosophes en métaphysique et théologie consentiraient à la modestie et à la simple raison et s'accorderaient sur ce point, les religions pourraient disparaître faute de clients, et l'humanité pourrait enfin respirer et passer à autre chose de plus créateur ».
« Non, les conclusions de la science ne sont pas révocables » : quid des jugements synthétiques a priori comme mode d'accumulation de base de la connaissance en physique ? Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes bien dans des domaines qui se basent sur l'Empirisme, donc sur les intuitions sensibles (cf. nos discussions sur la théorie des cordes et les scientifiques qui auraient besoin de trouver une particule de Graviton pour définitivement avancer dans le bon sens sur ce point) ?
Quel manque de profondeur historique... et non erreurs passées en astrophysique et ailleurs ? Oubliées ? tout cela est bien triste.
A mon humble avis, c'est bien en sortant la Science du Croire qu'on gagnera quelque chose en terme de connaissance, de profondeur... et non l'inverse.
ps: je précise que je ne suis PAS philosophe.