Merci Georges. Alors je poursuis
Jean-Jacques, l'expression "échelle de temps" m'interpelle.
Quelle est l'échelle de temps d'une fonction d'onde voyageant à la vitesse de la lumière ?
Est-ce que l'équation de Schrödinger nous donne une réponse ?
Penses-tu à une horloge atomique comme référence temporelle ?
Il me semble que raisonner sur l'ensemble des énergies présentent dans notre Univers à partir de jeux expérimentaux quantiques sur quelques particules est un exercice plutôt complexe
. C'est un euphémisme
, et que l'inverse, imager par exemple une fonction d'onde sur la totalité de l'Univers, est hors d'atteinte. Qu'en penses tu ?
La difficulté de donner une expression macroscopique de l'évolution de l'Univers à partir des théories quantique bute encore et toujours sur la gravité. Donc, nos élucubrations, pardon, nos expériences de pensées, devraient s'appuyer, merci aux cannes et béquilles
, soit sur la Relativité, soit sur la méca q mais pas les deux, du moins au départ, au risque de nous emmêler les neurones.
A ma connaissance, les premières particules créées sont encore présentent dans notre espace-temps depuis leur création dans la marmite cosmique primordiale, lors de la nucléosynthèse.
Un atome d'hydrogène émis il y plus de 13 milliards d'année, par exemple.
Le fait que certains de nos modèles physiques, actuels et valides, prédisent une "durée de vie" (les termes "vie" et "durée",
) pour le proton, sous-entendant sa "mort" (
) (sa désintégration ou probabilité de présence dans l'Univers = 0) contredisent-il les principes de la Thermodynamique ?
De même, jusqu'à preuve du contraire, un photon est "immortel".
Quel serait son sort et son rôle dans un Univers "vide" de sa matière ordinaire ?
Je ne peux m'empêcher de penser, à notre manière d'aborder la physique relativiste et quantique, à la question enfantine du "Pourquoi ?" et d'imaginer Niels BOHR répondre "Parce que !".
Le Monde de l'interprétation se partagerait donc entre ceux d'entre-nous, la majorité je pense, qui veulent trouver, connaître, prouver la réalité sous-jacente aux phénomènes relativistes et quantiques : les "enfants", et ceux qui se rallient à l'inconnaissable : les "adultes".
Je viens de regarder une ancienne vidéo d'Alain Aspect qui, clairement, déclare se ranger côté "enfant" !
Qu'en déduire ?
Pour moi, Georges, l'image du soupirail me fait plutôt penser que nous sommes limités, de part notre condition humaine, à ne donner qu'une description approximative et source d'interprétations erronées, non "human-readable" comme l'on dit en informatique, des concepts mathématiques abstraits, quoique parfaitement opérationnels et sources d'invention très concrètes (LASER, Tomographie, GPS, etc.), qui sous-tendent la mécanique relativiste et quantique.
Elles échappent en grande partie à la description par les mots telle que nous le souhaiterions car elles ne supportent pas l'ambiguïté.
Un physicien peut se contenter d'appliquer les formules, d'en utiliser les outils mathématiques, sans devoir chercher "pourquoi" ça réagit ainsi et pas autrement.
Ca fonctionne !
Les philosophes eux, ont du mal à appréhender, s'approprier le sujet.
Normal, selon Bohr.
Même Einstein, pourtant à la source, a eu du mal à accepter, au départ, les paradoxes et incompatibilités quantiques issus de ses découvertes.
Bon, peut-être qu'en faisant sauter le plafond, nous aurons une vision différente, plus complète, du Ciel au dessus de nos têtes ?
On l'espère, mais sera t'elle encore plus abstraite et "insaisissable" ?
Lorsque l'on aborde les Univers multiples, la supersymétrie ou autres théories de Grande Unification, on se sent humble
Alors, certes, Jules Verne, comme Hergé, n'ont pas donné une image exacte de la future conquête spatiale, mais je leur pardonne et les admire pour les vocations qu'ils ont suscitées parmi leurs lecteurs, les rêves engendrés par la plongée dans les espace-temps propres aux romans et aux BD. Je conseille d'ailleurs la lecture de la BD de Laurent SCHAFER, "QUANTIX" dans la collection Dunod, qui, avec humour et son approche argumentée et originale, image de belle manière ces arides sciences.
Je pense qu'il nous faire l'effort de comprendre les théories relativistes et de mécanique quantique et, à minima, confronter les "visions" philosophiques, poétiques, spéculatives, à l'expertise des savants en ces domaines, afin de ne pas ajouter aux recherches actuelles plus de confusion ou diffuser par méconnaissance des contre-vérité flagrantes à l'instant T.
Raisonner trop superficiellement, comme Aristote et consorts, sonne le retour de l'obscurantisme (cf. effectivement les platistes et créationnistes).
Laisser aux seules mathématiques l'explication du monde et nous voici dans le monde merveilleux du trading à haute-fréquence, de l'intelligence artificielle sans conscience, de l'économie inhumaine et non prédictive, de la génétique à tout va, et de la perte du sens de la vie (
).
Ainsi, rêvons, spéculons, mettons le Monde en mots et en images, sans trop divaguer ni trop délirer car, comme tu le souligne Georges, l'imagination peut susciter tout et son contraire et n'importe quel quidam s'auto proclamer "sachant".
Tâchons aussi d'éviter que la science dérive jusqu'à se refermer sur elle-même et oublie qu'elle doit servir l'humanité, assurer sa survie et nous donner matière à espérer et rêver.
En guise de conclusion ouverte et provisoire :
Big Freeze ? (Le grand gel)
L'absence de toute énergie ne me parle pas.
Big Crunch ? (Le grand effondrement)
Là il faut attendre un peu, le temps que l'augmentation de la précision des mesures des distances spatiales et une meilleure estimation de la densité réelle de matière, tranche en sa faveur ou non.
Big Rip ? (La Grande déchirure)
Je ne crois pas aux fantômes !
Big Bounce ? (Le grand rebond)
Pourquoi pas ?
Dans cette situation, peut-on conjecturer que la "matière ordinaire" de l'Univers se conserve en retournant à son état de fluctuation quantique, "l'énergie du vide" et que, n'ayant plus le support de l'infrastructure du tissu spatio-temporel (suite à la désintégration, au sens physique, de la matière), elle retourne à l'état du "condensat" d'origine, prête à rebondir vers de nouveaux horizon et au-delà
?