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Re: La première seconde
Publié : 14 avr. 2010 00:27
par Eric Chariot
D'accord aussi...
Pour les quarks (!) qui ont vécu cette première seconde, elle n'a duré qu'une seconde.
Alors allons plus loin ! Si nous, aujourd'hui, arrivions à observer des signaux issus de cette première seconde (les fameuses ondes gravitationnelles, soi disant émises alors qu'il n'y a pa encore de matière

), que verrions-nous, les verrions-nous évoluer évoluer dans le temps ?
Je suppose qu'une onde gravitationnelle subit, comme la lumière, une sorte d'effet de "redshift", dû à l'expansion de l'Univers. Si nous voyons quelque chose émis à T + 1s après le big bang, un évènement daté T+ 0,999 s sera perceptible à un autre redshift.
Notre marqueur de temps est donc dans ce cas le redshift... Le film (ou au moins la bande-son) de la première seconde est inscrit quelque part dans une courbe de Redshift d'ondes gravitationnelles...
C'est pas beau ça ?
J'avoue que cette conclusion me donne le vertige. Et ce qui m'étonne encore plus, c'est de m'apercevoir qu'on lit l'édito de la bulle
La prochaine fois je ferai gaffe

Re: La première seconde
Publié : 14 avr. 2010 00:51
par Christophe Legueult
Pour la définition du facteur d'échelle R (j'ai pris le temps de regarder), il s'agit du rapport de la taille de l'univers à un instant donné à sa taille actuelle.
Aujourd'hui, le facteur vaut R = 1. Lorsqu'il valait pas exemple 0,25, l'Univers avait donc 25% de sa taille actuelle.
Si on prend un photon émis à R=0,25, sa longueur d'onde par le biais de l'expansion a été "étiré jusqu'à aujourd'hui d'un facteur 4. Exemple avec la raie Halpha de l'hydrogène à 656 nm, le photon émis à l'époque nous parvient avec une longueur d'onde de 656 x4, soit 2626 nm. C'est le décalage dit vers le "rouge" ou décalage spectral ou encore redshift.
Cependant, il y a une dimension de longueur, mais pas de temps, et là il faut introduire une variable en plus, c'est le taux d'expansion de l'univers, a-t-il été constant, est-ce qu'il accélère etc... mais là je ne vais pas plus loin...

Re: La première seconde
Publié : 14 avr. 2010 01:04
par Alexandre Parriaux
vboudon a écrit :La dilatation du temps, c'est ce qu'on oublie souvent, n'a de sens que pour un observateur par rapport à un autre.
Ah oui, il faut deux référentiels.
Ok, donc la première seconde à vraiment durer une seconde

car tout le monde subit cette dilatation (par rapport à un observateur en dehors de l'univers) alors que pour un trou noir, cette dilatation est en un point seulement.
Eric a écrit :Si nous, aujourd'hui, arrivions à observer des signaux issus de cette première seconde (les fameuses ondes gravitationnelles...
Va falloir attendre un petit moment avant de les percevoir
D'après ce que j'ai déjà lu, les redshift gravitationnel sont la cause des redshift sur le spectre électromagnétique. Donc pour les analyser je sais pas comment ils vont faire...
Re: La première seconde
Publié : 14 avr. 2010 01:15
par Eric Chariot
Mmmh attention Alex.
Quand je parle (abusivement c'est vrai) de redshift gravitationnel, il s'agit d'un "décalage" des fréquences de l'onde gravitationnel. Ce n'est pas la même chose qu'un redshift (sur une onde lumineuse) dû à la gravitation (passage à proximité d'un astre massif). C'est de cela dont tu parles ?
Re: La première seconde
Publié : 14 avr. 2010 01:36
par Alexandre Parriaux
Oui, je parlais de ça. En fait je me suis emmêler

Re: La première seconde
Publié : 14 avr. 2010 02:03
par Georges Leterme
Hé bé ! Il y a du monde sur le pont !
En réponse à Alex et à Chris, je pense qu'effectivement il ne faut pas confondre ce qui est dû à la gravitation et ce qui est dû à la variation d'échelle.
On comprend assez facilement la différence quand on ne considère que l'espace.
D'un côté, la gravitation raccourcit réellement les longueurs.
D'un autre côté, la réduction d'échelle de l'espace raccourcit artificiellement les longueurs.
Le BB démarre dans ces états ultimes. A partir de là, les longueurs ne font plus que s'allonger, réellement et artificiellement, sous l'effet conjugué de ces deux causes.
Ce que j'appelle allongement artificiel est une dilatation de l'espace qui fait croître l'allongement avec une vitesse non mécanique. Il faut se représenter, par exemple, une fourmi avançant à vitesse régulière sur un fil élastique tendu entre une personne P1 et une autre P2 chargée de tirer ce fil. On comprend bien que, lorsque l'opérateur P2 aura tiré le fil jusqu'à doubler sa longueur, la fourmi se sera éloignée de son point de départ P1 d'une distance double de celle qu'elle aurait parcourue sur le fil resté fixe, et cela sans changer son régime de progression. Pour une galaxie animée d'une vitesse mécanique proche de celle de la lumière, un tel mécanisme lui fait donc dépasser cette vitesse sans enfreindre la loi de la vitesse-limite de la relativité. C'est ce qui fait que notre univers "visible" connaît un horizon.
Il se passe exactement la même chose dans le temps, mais inversée... Cela est une subtilité de "l'élasticité" de l'espace-temps comme on le découvre assez facilement en mécanique de la relativité restreinte.
Le temps est donc très lent au départ, d'où une première seconde beaucoup plus tranquille qu'on imagine...
Cela dit, je ne sais toujours pas si je déconne... Au secours les amis !
Les secours arrivent vite !!!
En réponse à Vincent (que j'ai capté après le baratin ci-dessus)
D'abord merci de nous servir de boussole.
La remarque sur les observateurs est effectivement capitale.
C'est vrai qu'on s'accroche à un morceau peut-être trop duraille pour nous (Attention : Eric va s'insurger...) mais ça fait bosser nos neurones (à mon âge c'est recommandé par la médecine !)
En réponse à Eric :
Oui on lit ton Edito ! Mais non, ne fais pas gaffe la prochaine fois... C'est trop bien comme ça !
Je n'ai rien compris à ta courbe redshift. C'est pour ça que tu es Président et moi simple adhérent...
Chris a dit qu'il n'y a pas de spécialiste à la SAB. J'ai l'impression que notre ami Julien saurait arbitrer nos élucubrations.
Bonsoir à tous. Je préfère ne pas regarder tout de suite ce qui est tombé pendant mon texte !
Georges.
Re: La première seconde
Publié : 14 avr. 2010 04:24
par Eric Chariot
Aïe Aïe Aïe !
Regardez l'heure à laquelle on fait veiller Georges ! Mais bon, si la SAB est recommandée par la médecine

Re: La première seconde
Publié : 14 avr. 2010 08:02
par Vincent Boudon
En réponse à Eric, oui, plus on va regarder loin dans l'espace (avec la lumière, les neutrinos ou les ondes gravitationnelles, peu importe), on va voir loin dans le passé. Mais d'une certaine manière, ceci est "statique". On ne voit pas le temps s'écouler à l'époque, seulement des redshifts différents. Il manque le taux d'expansion ... qui dépend du modèle.
Et tout ça ne fait pas de nous des observateurs extérieurs voyant se dérouler le Big Bang. La première seconde a duré ... une seconde !

Re: La première seconde
Publié : 14 avr. 2010 09:59
par Georges Leterme
Bon.
Moralité qui fait consensus général : la première seconde a bien duré une seconde.
Bravo, on est les meilleurs !
Vive la SAB !
Le premier qui fera un nouveau progrès pédagogique sur la question devra remettre le couvert !
Bonne chance et à bientôt !
Georges
Re: La première seconde
Publié : 14 avr. 2010 23:07
par Christophe Legueult
Eric a écrit :Mmmh attention Alex.
Quand je parle (abusivement c'est vrai) de redshift gravitationnel, il s'agit d'un "décalage" des fréquences de l'onde gravitationnel. Ce n'est pas la même chose qu'un redshift (sur une onde lumineuse) dû à la gravitation (passage à proximité d'un astre massif). C'est de cela dont tu parles ?
Sans vérification, il me semble qu'il s'agit de l'effet Sachs-Wolfe.
Pour "l'allongement artificiel", j'ia une autre image. Si on prend un tôle ondulée dont 2 crêtes consécutives représentent une longueur d'onde, et que l'on étire cette tôle, la distance entre 2 crêtes augmente...