Lors du dernier groupe Observer (jeudi dernier), on avait décidé que je prendrai quelques oculaires à tester : un LV 8 mm et un LVW 3,5, pour voir ce que ça donnait.
Dès l'arrivée dimanche, j'ai annoncé à mon auditoire qu'on observerait le soir même, tant les conditions pour la semaine s'avéraient catastrophiques.
Et j'ai bien fait. Je vous écris là d'une petite chambre (oh le joli clin d'oeil, ma chambre porte le joli nom de "Le Grand Chariot") de chalet et j'entends de grosses gouttes raviner le toit.
Par contre dimanche c'était superbe et j'ai pu montrer à mon auditoire (une dizaine de personnes), une Vénus gibbeuse (pas très nette car basse sur l'horizon), un joli croissant de Lune, quelques classiques du ciel d'été (M13, 57, 27, 20, Albiréo...), et enfin Saturne et Jupiter.
Le public ravi, fatigué d'une journée de transport et voulant se préserver pour les randonnées à venir, me quitta vers minuit 30.
J'en profitai pour faire mes tests jusqu'à 2h du mat.
D'abord la collimation. Le 250 en avait besoin. Mais c'est quand même super facile avec ces petits bijoux. 3 vis à l'arrière qui se tournent même à la main. Ne pas oublier tout de même de desserrer une vis pendant qu'on serre les autres sinon on se retrouve vite en butée. Bref une collim "à l'oeil" qui m'a semblé correcte.
Ensuite test d'oculaires.
Je confirme que le 5 mm a son utilité au 250. Ça me fait penser au 8 mm avec le 500. La mise au point n'est pas facile et on a l'impression de ne jamais y être totalement, ça dégage vite du champ, mais... le grossissement ! Les détails ! Y a de quoi se faire plaisir. M57 grossie 250 fois, ça vaut quand même le détour. C'est quand même 3 fois plus que le 15, même si il fait déjà le job (à vrai dire je me mets de plus en plus à pointer avec le 15, en négligeant le 32). M13 pourrait supporter n'importe quel grossissement, ce serait une tuerie, et c'en est une trois fois plus au 5 qu'au 15. C'était moins évident sur Saturne et Jupi, qui étaient sans doute trop basse. Je voyais plus de détails sur Jupi au 15 mais mieux les satellites de Saturne au 5.
Une petite réflexion m'est venue concernant la fuite de ces objets dans le champ. Plus on est près de l'équateur céleste, plus la vitesse angulaire est grande (comme sur Terre, et c'est pour ça qu'on envoie les fusées le plus près possible de l'équateur). Donc plus la déclinaison de l'objet est faible en valeur absolue, plus il est proche de l'équateur (puisque la déclinaison est comptée à partir de l'équateur, un objet sur l'équateur céleste étant à la déclinaison 0), plus sa vitesse angulaire est importante, donc plus vite elle va sortir du champ. C'était assez sensible entre M57 de déclinaison + 33 et Saturne de déclinaison - 18.
Subséquemment (pour ne pas dire "du coup"
), il vaut mieux observer les planètes quand leur opposition a lieu au solstice(d'hiver ou d'été) : le Soleil est à déclinaison extrême de + ou -23,5° et l'astre est proche de la déclinaison - ou + 23,5° (l'opposé de celle du Soleil). . Mais pour passer d'une opposition solsticiale à une autre, il faut attendre 6 ans pour Jupiter et... 15 ans pour Saturne.
D'où l'aboutissement de ma réflexion : pourquoi ne pas investir dans une petite table équatoriale pour les deux petits dob ?
Je mets ça là : https://www.optique-pro.fr/tables-equat ... -s/p,61634
Pour confirmer cette impression de déplacement angulaire, j'ai pointé l'oeil de chat, dans le Dragon. Pour cette nébuleuse planétaire 6 fois plus petite que M 57, le grossissement a une vaie utilité. Ce n'est plus une tache floue, c'est un ovale dans lequel on peut commencer à étudier des détails.
Le 3,5 mm a donné de moins bons résultats. À part M13, qui supporte tout, (et qui était quand même superbe), tout le reste était flou.
Je ne sais pas si on fera mieux sur le 500, mais une chose est sûre, il faudra qu'on fasse ces essais sur la table équatoriale (et donc la tester avant).
On fera cela en août, à mon retour du pays des cigales, pour l'instant, je m'en retourne chanter sous la pluie...
