La semaine dernière, en groupe initiations, nous avons parlé de la formation du système solaire, du modèle de Nice et du grand Tack : période où Jupiter et Saturne migrent vers l'intérieur du système solaire puis reviennent vers leur position actuelle, dans les premiers millions d'années du système solaire.
Céline se demandait quel phénomène poussait les deux planètes à revenir de leur migration. Intuitivement on a parlé de résonance entre Jupiter et Saturne mais sans connaitre le détail exact.
Depuis j'ai cherché. Alors évidemment, la page wiki en français n'est pas très riche. Celle en anglais est mieux.
J'essaie de vous résumer ce que j'ai compris :
[*]Les deux migrations vers l'intérieur de Jupiter et Saturne sont de deux types différents.
[*]Jupiter est grosse est creuse un trou dans son disque
[*]Saturne ne creuse pas complètement son disque et sa migration se fait par frottement (en vrai elle "surfe" sur le bourrelet créé dans le disque extérieur), elle est ainsi plus rapide que celle de Jupiter
[*]Saturne rattrape donc Jupiter jusqu'à entrer en résonance 3:2 avec elle.
[*]Saturne n'ayant pas fait le ménage dans son disque, cette résonance crée un flux de matière inverse dans le disque où est Saturne (de l'intérieur vers l'extérieur)
[*]Ce qui change le moment cinétique et donc le sens de migration.
Et puis deux paragraphes plus loin, tout est un peu remis en cause et on parle plutôt de résonance 2:1 alors je suis tout perdu
En tout cas le sujet est super intéressant. On regardera si on peut creuser ça en système solaire. Ce qui serait bien, c'est Allessandro Morbidelli lui même (l'inventeur du Modèle de Nice) vienne nous faire une conf
Le Grand Tack : reviens Jupi, j'ai les mêmes à la maison !
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Re: Le Grand Tack : reviens Jupi, j'ai les mêmes à la maison
Un éclairage un peu condensé :
Brève description de « la grande virée de bord (TACK) » et les Modèles de Nice
Alessandro Morbidelli (Observatoire de Nice) traduction B.LELARD
L’histoire des planètes géantes est faite de trois phases principales : (1) la phase formation, qui a eu lieu dans un disque de gaz, ayant fait que la plupart des planètes géantes sont constituées d’hydrogène et d’hélium ; (2) une phase de migration, pendant laquelle les orbites des planètes géantes changent largement en raison de l’interaction gravitationnelle avec le gaz ; (3) une tardive phase d’évolution, intervenant après la dispersion du gaz, pendant laquelle les orbites des planètes géantes peuvent encore évoluer significativement, principalement dues à leurs interactions avec les restes du disques des planétésimaux et entre elles. Dans le passé nous avions étudié les deux dernières phases, alors que notre actuelle démarche est d’affiner la première phase.
Nous décrivons ici brièvement nos résultats passés, qui se traduisirent par les graphes de l’illustration no 1.
Notre modèle « Grand Tack » (Walsh, Morbidelli, Raymond et al, Nature, 2011) décrit la migration de Jupiter et Saturne dans le disque de gaz (souvent appelé « la Nébuleuse Solaire ». Le modèle est basé sur de précédentes simulations hydro-dynamiques, qui montraient que la migration des « planètes déjà complètement formées » Jupiter et Saturne peut être divisée en deux phénomènes :
1 Jupiter seule migre à l’intérieur du disque (Migration de type II : Lin & Papaloizou, 1986)
2 Jupiter et Saturne migrent ensemble à l’extérieur du disque, bloqués par leurs orbites en résonance 3/2 (quand la période orbitale de Saturne est 3/2 celle de Jupiter ; Masset & Snellgrove, 2001 ; Morbidelli & Crida, 2007 ; Pierens & Nelson, 2008 ; Pierens & Raymond, 2011). Le modèle « Grand Tack » (Grande virée de bord, terme de navigation à voile) prend en compte que Saturne fut formée plus tard que Jupiter. D’abord Jupiter migre à l’intérieur (vers le Soleil) depuis son endroit de naissance situé à 3-4 UA pendant que Saturne était entrain de grossir. Ensuite lorsque Saturne a atteint une masse comparable à celle qu’il a aujourd’hui il commença à migrer vers l’intérieur du disque plus rapidement que Jupiter (en raison de sa masse plus petite) et commença à être capturé par la résonnance 3/2 avec Jupiter ; ceci se passa quand Jupiter se trouvait à 1,5 UA du Soleil. En conséquence Jupiter « vira de bord » (c’est à dire que sa direction de migration fut inversée - Grand Tack) et les deux planètes migrèrent dans l’autre sens : à l’extérieur. La lente migration inverse, en perte de vitesse pendant la dispersion du disque, laissa Jupiter à 5,5 UA (voir fig.1).
Ce modèle s’impose pour plusieurs raisons. D’abord il explique pourquoi nous n’avons pas de « Jupiter chaud » dans le système solaire, c’est à dire pourquoi notre plus grande planète n’a pas continué à migrer vers le voisinage du Soleil : Jupiter a été tiré par l’arrière par Saturne. Ensuite il va expliquer les propriétés des planètes terrestres : leurs orbites et masses, leurs temps d’accrétion et la présence d’eau. En particulier, il explique, pour la première fois, la petite masse de Mars et son faible temps d’accrétion comparé à celui de la Terre, parce que la migration de Jupiter jusqu’à 1,5 UA a fortement réduit la masse originelle de la région de Mars. Troisièmement il explique la structure de la ceinture d’astéroïdes : son déficit de masse, ses orbites changeantes et, plus important, la co-existence de deux larges classes d’astéroïdes (types S et C), très différentes entre elles, associées avec des chondrites actuelles et primitives.
Dans le modèle Grand Tack, à la fin de la phase du disque de gaz les planètes géantes étaient dans une chaine de résonances : Saturne était en résonance 3/2 avec Jupiter et Uranus et Neptune étaient respectivement chacune en résonance avec Saturne (Fig.1). Leurs orbites étaient presque circulaires et co-planaires. Donc les planètes géantes avaient des orbites très différentes de celles d’aujourd’hui, qui ne sont plus en résonance, plus distantes entre elles et ont des excentricités et des inclinaisons non négligeables. L’évolution de ces deux très différentes configurations orbitales est décrite dans le « Nice Model ».
Le « Modèle de Nice » a été originellement présenté en 2005 par un triplet d’articles (Tsiganis et al. ; Gomes et al. ; Morbidelli et al.). Nous exposions que les planètes géantes étaient à l’origine dans une configuration compacte, circulaire et co-planaire. Le « Nice Model » fut plus tard complètement re-visité dans les articles Morbidelli et al. (2007) et Levison et al. (2011) dès qu’il devenait clair que les planètes géantes devaient avoir émergé d’une phase de disque de gaz en orbites en résonances mutuelles.
Nous décrivons ici la plus récente version du modèle.
Le « Nice Model » explique l’existence d’un disque massif de planétésimaux s’étendant de quelques UA de la plus lointaine planète géante jusqu’à peu près 30 UA (essentiellement une primitive ceinture de Kuiper). Comme conséquence des interactions gravitationnelles avec le disque, après un temps long de lentes modifications, les planètes géantes furent extraites depuis leurs résonances d’origine. Comme les orbites des planètes étaient stables entre elles, elles devinrent instables dès qu’elles sortirent de résonance. En conséquence, Uranus et Neptune furent dispersées par des rapprochements avec Saturne et Jupiter et pénétraient dans le disque. Pendant que les géantes de glace dispersaient le disque, leurs frictions en mouvement réduisaient l’excentricité et l’inclinaison de l’orbite des planètes et les rassemblaient en les rendant stables dans des orbites bien séparées.
Le « Modèle de Nice » est exceptionnel pour plusieurs raisons. D’abord il explique les orbites actuelles des planètes géantes, partant de leur état original et de leurs orbites en résonance multiples (Tsiganis et al.2005 ; Morbidelli et al. 2007 ; Batygin & Brown 2010). Ensuite il vient expliquer l’existence et la structure orbitale de la ceinture de Kuiper, qui se compose des restes et débrits du disque trans Neptunien (Levison et al., 2008) Troisièmement il explique l’origine et les orbites des astéroïdes Troyens de Jupiter et leur similarités avec les objets de la ceinture de Kuiper par la propriétés de leurs spectres et l’ampleur de leur distribution (Morbidelli et al., 2005 ; 2009). Quatrièmement, il explique la capture de populations de satellites irréguliers de toutes les planètes géantes (Nesvorny et al., 2007) et, peut être le plus important de tout, le « Nice Model » explique l’origine du « Late Heavy Bombardement » (LHB, Gros bombardement tardif) du système solaire interne (voir Chapman et al. 2007 pour un rappel), un pic des impacts du taux de bombardement des planètes terrestres qui intervint autour de 3,9 milliards d’années, c’est à dire 600 millions d’années après la formation de la Terre. En fait, dans ce modèle, l’instabilité des planètes géantes est arrivée tardivement, c’est à dire après des centaines de millions d’années d’évolution (Gomes et al., 2005 ; Levison et al., 2011) et a causé la dispersion du disque trans Neptunien et de la ceinture d’astéroïdes (Morbidelli et al. 2010), provoquant un gros bombardement de toutes les planètes terrestres (Morbidelli et al., 2012).
Le « Nice Model » est devenu un nouveau paradigme dans l’étude des planètes et le modèle Grand Tack s’est aussi lui même imposé à l’acceptation de la communauté internationale. Naturellement, ces modèles demandent des affinements ou des extensions comme de plus en plus de contraintes sont rajoutées dans les calculs (le plus excitant développement devient l’idée que le système solaire a eu des extra planètes, éjectées pendant la phase d’instabilité – Nesvorny, 2011 ; Batygin et al., 2012 ; Nesvorny and Morbidelli, 2012).
Alessandro Morbidelli
Brève description de « la grande virée de bord (TACK) » et les Modèles de Nice
Alessandro Morbidelli (Observatoire de Nice) traduction B.LELARD
L’histoire des planètes géantes est faite de trois phases principales : (1) la phase formation, qui a eu lieu dans un disque de gaz, ayant fait que la plupart des planètes géantes sont constituées d’hydrogène et d’hélium ; (2) une phase de migration, pendant laquelle les orbites des planètes géantes changent largement en raison de l’interaction gravitationnelle avec le gaz ; (3) une tardive phase d’évolution, intervenant après la dispersion du gaz, pendant laquelle les orbites des planètes géantes peuvent encore évoluer significativement, principalement dues à leurs interactions avec les restes du disques des planétésimaux et entre elles. Dans le passé nous avions étudié les deux dernières phases, alors que notre actuelle démarche est d’affiner la première phase.
Nous décrivons ici brièvement nos résultats passés, qui se traduisirent par les graphes de l’illustration no 1.
Notre modèle « Grand Tack » (Walsh, Morbidelli, Raymond et al, Nature, 2011) décrit la migration de Jupiter et Saturne dans le disque de gaz (souvent appelé « la Nébuleuse Solaire ». Le modèle est basé sur de précédentes simulations hydro-dynamiques, qui montraient que la migration des « planètes déjà complètement formées » Jupiter et Saturne peut être divisée en deux phénomènes :
1 Jupiter seule migre à l’intérieur du disque (Migration de type II : Lin & Papaloizou, 1986)
2 Jupiter et Saturne migrent ensemble à l’extérieur du disque, bloqués par leurs orbites en résonance 3/2 (quand la période orbitale de Saturne est 3/2 celle de Jupiter ; Masset & Snellgrove, 2001 ; Morbidelli & Crida, 2007 ; Pierens & Nelson, 2008 ; Pierens & Raymond, 2011). Le modèle « Grand Tack » (Grande virée de bord, terme de navigation à voile) prend en compte que Saturne fut formée plus tard que Jupiter. D’abord Jupiter migre à l’intérieur (vers le Soleil) depuis son endroit de naissance situé à 3-4 UA pendant que Saturne était entrain de grossir. Ensuite lorsque Saturne a atteint une masse comparable à celle qu’il a aujourd’hui il commença à migrer vers l’intérieur du disque plus rapidement que Jupiter (en raison de sa masse plus petite) et commença à être capturé par la résonnance 3/2 avec Jupiter ; ceci se passa quand Jupiter se trouvait à 1,5 UA du Soleil. En conséquence Jupiter « vira de bord » (c’est à dire que sa direction de migration fut inversée - Grand Tack) et les deux planètes migrèrent dans l’autre sens : à l’extérieur. La lente migration inverse, en perte de vitesse pendant la dispersion du disque, laissa Jupiter à 5,5 UA (voir fig.1).
Ce modèle s’impose pour plusieurs raisons. D’abord il explique pourquoi nous n’avons pas de « Jupiter chaud » dans le système solaire, c’est à dire pourquoi notre plus grande planète n’a pas continué à migrer vers le voisinage du Soleil : Jupiter a été tiré par l’arrière par Saturne. Ensuite il va expliquer les propriétés des planètes terrestres : leurs orbites et masses, leurs temps d’accrétion et la présence d’eau. En particulier, il explique, pour la première fois, la petite masse de Mars et son faible temps d’accrétion comparé à celui de la Terre, parce que la migration de Jupiter jusqu’à 1,5 UA a fortement réduit la masse originelle de la région de Mars. Troisièmement il explique la structure de la ceinture d’astéroïdes : son déficit de masse, ses orbites changeantes et, plus important, la co-existence de deux larges classes d’astéroïdes (types S et C), très différentes entre elles, associées avec des chondrites actuelles et primitives.
Dans le modèle Grand Tack, à la fin de la phase du disque de gaz les planètes géantes étaient dans une chaine de résonances : Saturne était en résonance 3/2 avec Jupiter et Uranus et Neptune étaient respectivement chacune en résonance avec Saturne (Fig.1). Leurs orbites étaient presque circulaires et co-planaires. Donc les planètes géantes avaient des orbites très différentes de celles d’aujourd’hui, qui ne sont plus en résonance, plus distantes entre elles et ont des excentricités et des inclinaisons non négligeables. L’évolution de ces deux très différentes configurations orbitales est décrite dans le « Nice Model ».
Le « Modèle de Nice » a été originellement présenté en 2005 par un triplet d’articles (Tsiganis et al. ; Gomes et al. ; Morbidelli et al.). Nous exposions que les planètes géantes étaient à l’origine dans une configuration compacte, circulaire et co-planaire. Le « Nice Model » fut plus tard complètement re-visité dans les articles Morbidelli et al. (2007) et Levison et al. (2011) dès qu’il devenait clair que les planètes géantes devaient avoir émergé d’une phase de disque de gaz en orbites en résonances mutuelles.
Nous décrivons ici la plus récente version du modèle.
Le « Nice Model » explique l’existence d’un disque massif de planétésimaux s’étendant de quelques UA de la plus lointaine planète géante jusqu’à peu près 30 UA (essentiellement une primitive ceinture de Kuiper). Comme conséquence des interactions gravitationnelles avec le disque, après un temps long de lentes modifications, les planètes géantes furent extraites depuis leurs résonances d’origine. Comme les orbites des planètes étaient stables entre elles, elles devinrent instables dès qu’elles sortirent de résonance. En conséquence, Uranus et Neptune furent dispersées par des rapprochements avec Saturne et Jupiter et pénétraient dans le disque. Pendant que les géantes de glace dispersaient le disque, leurs frictions en mouvement réduisaient l’excentricité et l’inclinaison de l’orbite des planètes et les rassemblaient en les rendant stables dans des orbites bien séparées.
Le « Modèle de Nice » est exceptionnel pour plusieurs raisons. D’abord il explique les orbites actuelles des planètes géantes, partant de leur état original et de leurs orbites en résonance multiples (Tsiganis et al.2005 ; Morbidelli et al. 2007 ; Batygin & Brown 2010). Ensuite il vient expliquer l’existence et la structure orbitale de la ceinture de Kuiper, qui se compose des restes et débrits du disque trans Neptunien (Levison et al., 2008) Troisièmement il explique l’origine et les orbites des astéroïdes Troyens de Jupiter et leur similarités avec les objets de la ceinture de Kuiper par la propriétés de leurs spectres et l’ampleur de leur distribution (Morbidelli et al., 2005 ; 2009). Quatrièmement, il explique la capture de populations de satellites irréguliers de toutes les planètes géantes (Nesvorny et al., 2007) et, peut être le plus important de tout, le « Nice Model » explique l’origine du « Late Heavy Bombardement » (LHB, Gros bombardement tardif) du système solaire interne (voir Chapman et al. 2007 pour un rappel), un pic des impacts du taux de bombardement des planètes terrestres qui intervint autour de 3,9 milliards d’années, c’est à dire 600 millions d’années après la formation de la Terre. En fait, dans ce modèle, l’instabilité des planètes géantes est arrivée tardivement, c’est à dire après des centaines de millions d’années d’évolution (Gomes et al., 2005 ; Levison et al., 2011) et a causé la dispersion du disque trans Neptunien et de la ceinture d’astéroïdes (Morbidelli et al. 2010), provoquant un gros bombardement de toutes les planètes terrestres (Morbidelli et al., 2012).
Le « Nice Model » est devenu un nouveau paradigme dans l’étude des planètes et le modèle Grand Tack s’est aussi lui même imposé à l’acceptation de la communauté internationale. Naturellement, ces modèles demandent des affinements ou des extensions comme de plus en plus de contraintes sont rajoutées dans les calculs (le plus excitant développement devient l’idée que le système solaire a eu des extra planètes, éjectées pendant la phase d’instabilité – Nesvorny, 2011 ; Batygin et al., 2012 ; Nesvorny and Morbidelli, 2012).
Alessandro Morbidelli
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Re: Le Grand Tack : reviens Jupi, j'ai les mêmes à la maison
Comprendre ces mouvements orbitaux est très complexe et de nombreux astronomes s'y sont cassé les dents. Ici il y a un mélange subtil de plusieurs causes :
- Frottements dans le disque de gaz et de poussières proto-solaire (donc dissipation et perte d'énergie et abaissement des orbites, c'est le plus simple à comprendre).
- Apparitions de résonances, aux effets variés.
- Interactions entre corps multiples, y compris une myriade de petits corps qui ont leur importance.
C'est Laplace qui fut le premier à comprendre l'influence des résonances orbitales. Celles-ci peuvent tout aussi bien, selon le cas, stabiliser les orbites (quand les système est verrouillé de telle sorte que les différentes conjonctions possibles n'ont jamais lieu en même temps) ou, au contraire, les déstabiliser totalement et sortir de ladite résonance (en cas d'effet cumulatif des conjonctions).
Tout cela n'a pu en réalité être compris en détail que grâce à l'avènement de la simulation numérique, seul moyen de traiter les interactions au sein d'un système à grand nombre de corps en interaction (rappelons que, dès 3 corps, il n'existe aucune solution analytique, c'est-à-dire exprimable par une simple formule).
Il est très intéressant de lire l'article sur les résonances de Wikipédia,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Résonance_orbitale
mais malheureusement, la seule version vraiment complète et bien faite, comme souvent, est celle en anglais
https://en.wikipedia.org/wiki/Orbital_resonance
- Frottements dans le disque de gaz et de poussières proto-solaire (donc dissipation et perte d'énergie et abaissement des orbites, c'est le plus simple à comprendre).
- Apparitions de résonances, aux effets variés.
- Interactions entre corps multiples, y compris une myriade de petits corps qui ont leur importance.
C'est Laplace qui fut le premier à comprendre l'influence des résonances orbitales. Celles-ci peuvent tout aussi bien, selon le cas, stabiliser les orbites (quand les système est verrouillé de telle sorte que les différentes conjonctions possibles n'ont jamais lieu en même temps) ou, au contraire, les déstabiliser totalement et sortir de ladite résonance (en cas d'effet cumulatif des conjonctions).
Tout cela n'a pu en réalité être compris en détail que grâce à l'avènement de la simulation numérique, seul moyen de traiter les interactions au sein d'un système à grand nombre de corps en interaction (rappelons que, dès 3 corps, il n'existe aucune solution analytique, c'est-à-dire exprimable par une simple formule).
Il est très intéressant de lire l'article sur les résonances de Wikipédia,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Résonance_orbitale
mais malheureusement, la seule version vraiment complète et bien faite, comme souvent, est celle en anglais
https://en.wikipedia.org/wiki/Orbital_resonance
Vincent
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Re: Le Grand Tack : reviens Jupi, j'ai les mêmes à la maison
Oui les résonances sont super importantes dans tout système planétaire, c'est pour ça qu'il y a un boulot important là dessus à faire dans le groupe... Valériiiiiiiiiie !
?>!