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Depuis une cinquantaine d’années, l’expansion démesurée du réseau d’éclairage public n’a cessé de croître au point de devenir une pollution à part entière, reconnue aujourd’hui au niveau législatif.
Il faut savoir qu’aujourd’hui, plus des ¾ de la population mondiale n’a plus accès au ciel étoilé, qui est pourtant un bien commun à toute l’humanité.
Les effets de la lumière artificielle sont nombreux et notre connaissance de ses impacts sont de mieux en mieux cernés, que ce soit au niveau environnemental, sanitaire, économique ou encore culturel.


Pour revenir à l’article du 13 décembre dernier concernant la pétition réclamant le retour de l’éclairage public sur la rocade dijonnaise, nous ne pouvons rester sans réaction.
Cette pétitione ne mentionne malheureusement aucun chiffre sur le caractère accidentogène de la mesure. C’est fort dommage, d’autant plus que les études menées ces dernières années auraient tendances à prouver le contraire.
Par exemple en région parisienne, quelques dizaines de kilomètres de voies rapides sont totalement dépourvues d’éclairage suite à des vols de câbles (A86, A13). Les autorités n’ont pas souhaité les remplacer et surprise : le nombre d’accidents est resté stable, mais surtout, leur gravité est moindre.
La rocade de Caen a également coupé l’éclairage, ou encore sur l’autoroute A16.
Comment l’expliquer ?
Une route éclairée instaure de manière in intentionnelle un faux sentiment de sécurité, qui amène le conducteur à être moins vigilent sur les obstacles, mais aussi à augmenter sa vitesse.
Si la rocade dijonnaise était devenue si dangereuse depuis l’extinction de l’éclairage, il serait alors grand temps de se poser la question d’éclairer toutes les routes ! Mais cette réflexion est d’un autre âge.
La meilleure des sécurités repose essentiellement sur la conduite responsable de chacun et du respect du code de la route.
Le Grand Dijon n’est pas la première agglomération à prendre cette décision et il convient de la saluer.
Les gains à différentes échelles (environnement, économie, sécurité…) compensent largement les très faibles arguments exposés par les pétitionnaires.
Contact :
Jérémy BALLEDANT  - Responsable de la commission Pollution Lumineuse de la SAB

Contactez la SAB.

Photo : pollution lumineuse dijonnaise, août 2016. Photo Dominique Dhoosche